Régime Miami
Le régime Miami
Ce régime a été mis au point par le Dr Agatston. Ni diététicien, ni nutritionniste, ce médecin de l'Etat de Floride est un cardiologue a décidé de mettre au point son propre régime. Traduit en différentes langues, c'est le célèbre régime Miami.
Après avoir constaté que les méthodes dites "classiques" visant à faire perdre du poids à ses patients cardiaques ne remportaient guère de succès, le Dr Agatston a décidé de créer sa méthode. Il a publié alors en 2004 un livre aux Etats-Unis ("The South Beach Diet") et devant son succès (des millions de livres vendus), il s'est vite exporté, notamment en France sous le titre "Le régime Miami".
Principe du régime Miami
Le Dr Agatston vient en fait de relancer, comme beaucoup de ses confrères, la mode du "Atkins", qui est un régime dit "Low Carb", c'est-à-dire sans hydrate de carbone, donc sans glucides ou sucres, et très riches en lipides (graisses et aliments gras) et en protéines (viandes, poissons...).
Le but est de perturber le métabolisme de la mise en réserve des graisses pour puiser dans ses dernières les calories que le corps réclame. Mais le régime "Atkin's" ayant été très décrié (notamment pour les risques cardiovasculaires), le Dr Agatston a réalisé quelques modifications pour le rendre apparemment moins dangereux.
Le régime Miami en pratique
Le "régime" se distingue par 3 phases : la première, sur deux semaines, constitue un "Atkins classique", mais avec une plus grande importance accordée aux légumes verts(ils sont tous autorisés, sauf la betterave, la carotte, le potiron et les courges) et il est recommandé de faire une sélection des matières grasses (les graisses animales types beurre ou crème fraîche doivent être limitées et remplacées par de l'huile d'olive ou de colza, des poissons gras, des fruits oléagineux....).
Durant la deuxième étape, les céréales, mais uniquement sous leur forme complètes, sont réintroduites, ainsi que tous les légumes (sauf la betterave) et la plupart des fruits qui étaient tous interdits dans la phase 1 (il faut encore éliminer en phase 2 les bananes, l'ananas, les raisins secs et les fruits au sirop). La pomme de terre et le maïs sont en revanche toujours écartés. La troisième étape correspond à une alimentation qui comprend tous les "ingrédients" en terme de prévention santé (fibres, graisses poly-insaturées, vitamines...).
Efficacité du régime Miami
A court terme, les résultats peuvent être spectaculaires, environ 5 à 10 kg dès les deux premiers mois. Des études américaines montrent que les régimes de type "Low Carb", donc à faible teneur en glucides, obtiennent de meilleurs résultats en perte de poids immédiate qu'un régime classique avec peu de matières grasses. Mais seulement à court terme. A moyen et surtout à long terme, les résultats sont similaires, donc décevants*.
Avantages et inconvénients du régime Miami
Mais quelles sont les avantages et les inconvénients de cette méthode ? Petit panorama :
Avantages : De tous les régimes "Low Carb" à la mode aux Etats-Unis, et aujourd'hui en France, le régime Miami paraît être le plus intéressant. D'abord, le Dr Agatston est cardiologue, et il a bien saisi l'importance de certaines matières grasses végétales comparées aux graisses de type saturées et/ou hydrogénées sur la prévention des maladies cardio-vasculaires... Il joue également beaucoup en phase 2 sur la notion d'Index Glycémique en entrant en "guerre" contre toutes les céréales raffinées. Enfin, les protéines contenues dans la viande ou le poisson (quasiment à volonté dans la première phase) ont un effet rassasiant indéniable, le tout étant accéléré par les corps cétoniques qui sont secrétés par l'organisme afin de produire de l'énergie.
Inconvénients : Il existe déjà le danger de l'isolement, car ce type de régime, où il existe de nombreux "interdits" ou "principes" avec l'application obligatoire de 3 phases distinctes, est très difficilement conciliable avec la vie de tous les jours : il est rare de pouvoir "imposer" ses menus lors d'invitations, au self d'entreprise, au resto entre "potes", à la famille... Mais l'inconvénient majeur réside surtout dans le fait que les personnes, satisfaites par la première phase où la perte de poids est la plus rapide, la poursuivent trop longtemps, entraînant les mêmes risques que ceux du régime Atkin's (excès d'acide urique avec possibilité de crise de goutte, problèmes de vésicule liés à la surconsommation de graisses, constipation par manque de fibres, déficiences en vitamines, surtout la C, et en micronutriments...). Enfin, dans toutes les phases, certaines données ne sont pas prises en compte, comme par exemple l'Index Glycémique, non pas des aliments pris isolément, mais d'un repas mixte et qui permettrait de pouvoir consommer de temps en temps des pommes de terre !...
En ce qui concerne les acides gras insaturés, le régime Miami n'insiste pas sur une donnée importante : le rapport oméga-6/oméga-3 doit faire partie des préoccupations en terme d'équilibre lorsque l'on consomme autant de graisses végétales. Il fait également la promotion des margarines à la place du beurre, alors que celles-ci sont parfois toutes aussi "néfastes" compte tenu des graisses hydrogénées qu'elles peuvent contenir !
En conclusion, la première phase rend généralement heureux les "carnivores", les personnes aux préférences "salées" et ceux qui sont frustrés par les régimes trop stricts. On retrouve là quelques caractéristiques masculines !... Mais les interdits sont nombreux, cette première phase étant incompatible avec une "vie normale". A noter que la dernière phase du régime est intéressante et elle peut effectivement concerner toutes les personnes se préoccupant de près ou de loin à leur équilibre alimentaire.
Damien Galtier - Mis à jour le 22 juin 2011
* Annals of Internal Medicine 140: 778-785.